Courteline, amour noir.

 Il est 20h30, le mercredi 8 février nous arrivons à la Salle Poirel pour voir un spectacle de la programmation de la Manufacture "délocalisé" : Courteline, amour noir d'après trois comédies en un acte de Georges Courteline : La Peur des Coups, Les Boulingrin et La paix chez soi. Mise en scène de Jean-Louis Benoit.



C'est avec beaucoup de déception que j'aborde ce spectacle, en effet je me réjouissais d'aller voir cette pièce, qui changeait un peu par rapport au "style" habituel de la Manufacture. Je pensais y retrouver les ambiances de Feydeau ou Labiche que j'avais vu il y a déjà quelques années. Je pensais rire franchement et savourer ces trois petites intrigues. Cependant je n'ai fait que sourire et suis restée sur ma faim quant à la mise en scène. Les trois pièces étaient faites pour aller en crescendo, ce qui fut effectivement le cas, mais un crescendo qui n'est pas arrivé si haut qu'il aurait pu, à mon sens. Et pourtant les pièces étaient propices à une profusion de jeux et à un grain de folie, qu'il manquait malheureusement. Le dynamisme n'était pas là jusqu'au bout et pourtant les acteurs se démènent, alors peut être suis-je un peu dure mais j'attendais de cette pièce un peu plus d'explosion ! J'explique cela aussi en partie par le fait que j'ai trouvé le jeu des acteurs très inégal. Sans vouloir faire ma féministe ..., les femmes dégageaient beaucoup plus d'énergie que les hommes, mais encore une fois auraient pu aller plus loin dans leur crises d'hystéries et autres querelles conjugales. En fait le tout est resté très lisse et propre, je ne dis pas qu'il faut verser dans l’adaptation trash et provocatrice, cependant un tout petit peu plus de décalage aurait été le bienvenu, surtout que les thèmes abordés s'y prêtaient volontiers. En effet les pièces de Courteline évoque avant tout les vices humains : la jalousie, l'amour du gain, l'hypocrisie, une certaine misogynie : autant de thèmes intemporels à creuser encore afin de sortir des carcans habituels !

Il faut tout de même relever quelques éléments positifs, car tous les éléments étaient réunis pour faire décoller la pièce ( je déteste écrire ce genre d'article, ou j'ai l’impression d'être une grande méchante spectatrice ...!) Le décor était sympathique cette cuisine des années 1950, et ses costumes nous plongeait tout de même dans un autre univers. Le lit, tel une alcôve entre la porte d’entrée et l'évier de la cuisine était une bonne et drôle de trouvaille ! En fait le jeu avec tout les petits éléments de décors du quotidien était assez drôle et surtout dans la dernière pièce qui était la plus aboutie à mon sens, j'aurais aimé qu'elle continue car c'est à partir du moment où le mari menace Monsieur Des Rillettes avec une perceuse, que j'ai pris franchement du plaisir ! Je sais ma critique est peut être un peu légère, mais avec du théâtre comme celui de Courteline je pense que comme le disait David Lescot lors de notre rencontre "la notion de divertissement est primordiale"
Oui, ce soir là j'allais au théâtre uniquement pour me divertir et certes j'ai souri, mais j'aurais aimé rire aux éclats ! Peut être n'ai-je rien compris à Courteline ou alors ne suis-je pas bon public ... après tout être déçu est bien un de nos droit de spectateur même si la sensation n'ai jamais agréable !




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